UN METIER POUR LES JEUNES FILLES DES BIDONVILLES DE LIMA

 

L’association Partage sans Frontières (PSF) oeuvre depuis 25 ans auprès des communautés les plus pauvres du Tiers-Monde, en soutenant des projets de développement (Madagascar, Burkina- Faso, Bénin, Inde, Equateur, Pérou, Bolivie) mais aussi en promouvant et participant au commerce équitable.

Au Pérou, dès 1981, PSF s’est intéressée aux actions menées dans les bidonvilles de Lima par une association péruvienne d’origine suisse : Taller de los Niños (Atelier des Enfants) www.tallerdelosninos.org.pe .

Le sérieux et la rigueur de cette association nous ont conduits à apporter notre soutien à différents projets d’éducation et de formation réalisés dans la capitale péruvienne.

Depuis 2003, Atelier des Enfants bénéficie de l’appui de PSF pour la création d’une école de gardes d’enfants.

La situation des jeunes femmes pauvres est particulièrement précaire, car l’absence de formation technique les projette inévitablement vers des activités domestiques ou vers la vente ambulante, offrant peu de perspectives pour sortir de l’engrenage de la pauvreté.

Traditionnellement, les gardes d’enfants (Amas) sont engagées sans formation préalable. Ce sont en général des jeunes femmes habituées à s’occuper de leurs frères et sœurs, ce qui semble en faciliter l’adaptation au sein des familles qui les recrutent, et pourtant elles reproduisent chez les enfants à leur charge toutes les traditions et coutumes héritées de leur vie de privation.

D’autre part, il est traditionnel au Pérou que les familles disposant d’une situation socio-économique aisée aient recours aux services de femmes et jeunes femmes pour la garde de leurs enfants. Il n’existe par ailleurs aucune garde de jour ni nursery pour les enfants en bas âge.

Les femmes pouvant se payer ces services aiment à avoir une aide dès la naissance de leur enfant, afin qu’elle puisse s’en occuper dès les premiers jours.

L’accès au marché du travail pour les femmes augmente par ailleurs la demande de service de garde de petits enfants. Ces gardes sont logées dans la maison du bébé qu’elles auront à charge. Il est même courant qu’elles dorment avec l’enfant.

Fort de ces constatations, Partage sans Frontières a décidé d’appuyer financièrement la proposition de Taller de los Niños en proposant une formation théorique et pratique de 5 semaines dispensée à des jeunes filles issues des bidonvilles de Lima.

Au terme de la formation, les élèves ont la quasi-certitude de pouvoir bénéficier d’un emploi car les familles qui ont fait usageicu service de placement, recommandent d’autres familles. Le projet s’accompagne de la création d’une bourse d’emploi et d’un suivi de 6 mois des jeunes filles employées.

En 2005, sur 397 demandes, 231 élèves ont été sélectionnées et 216 ont suivi la formation de garde d’enfant.

Pour cette même année, 192 élèves ont été placées, 12 élèves encore en stage en décembre, ne le seront qu’en 2006.

Les jeunes filles perçoivent un salaire à peu près équivalent au SMIG péruvien, tout en étant nourries, logées, blanchies.

Aussi, la plupart d’entre elles arrivent-elles à économiser la presque totalité de leur salaire ce qui leur permet d’aider leurs parents et quelquefois même de financer des travaux dans le logement familial. Pour certaines d’entres-elles cette formation a été l’occasion de reprendre un cycle d’études. Une de ces jeunes filles a entrepris une formation d’institutrice.

Tout au long de l’année 2005, le programme éducatif s’est amélioré. L’école bénéficie maintenant d’une structure de formation modulaire liée à l’attente des familles avec moins de théorie et plus de cours pratiques (préparation des repas pour enfants, plus de jeux et de chansons…).

En outre, les élèves disposent d’un manuel de formation, élaboré par les formateurs de Taller de los Niños, concernant le développement psychomoteur et la santé des bébés et des enfants en bas âge.

L’évolution du projet s’étant révélée satisfaisante au cours de ses deux années de vie, PSF a décidé de le présenter à la Guilde du Raid, au Forum des Solidarités Nord-Sud de décembre 2005.

Nous avons eu la joie d’obtenir une dotation de 7000 euros ce qui permet de couvrir à 50% le montant total de notre intervention.

Comme un bonheur ne vient jamais seul, ce projet a été également reconnu par le PNUD (programme des Nations Unies pour le développement).

par Marie- Claude ARCOS
membre du conseil d'administration de Partage sans Frontières

Partage sans Frontières
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